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Fiscalité 2014 et TVA travaux

Après bien des hésitations et des allers retours entre les différents ministères, la Loi de finances pour 2014 adoptée le 19 décembre prévoit une TVA à taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique et les travaux « induits ».

Le texte de la loi de finances est à la fois extrêmement précis et vague sur les travaux concernés par le nouveau taux réduit de TVA. Ainsi, les travaux soumis à une TVA à 5,5 % et destinés à faire des économies d’énergie concernent :

« a) Les éléments constitutifs de l’enveloppe du bâtiment ;

« b) Les systèmes de chauffage ;

« c) Les systèmes de production d’eau chaude sanitaire ;

« d) Les systèmes de refroidissement dans les départements d’outre-mer ;

« e) Les équipements de production d’énergie utilisant une source d’énergie renouvelable ;

« f) Les systèmes de ventilation ;

« g) Les systèmes d’éclairage des locaux ;

« h) Les systèmes de répartition des frais d’eau et de chauffage ;»

Mais également les « travaux induits et indissociablement liés » aux travaux précités… sans plus de précision.

Tous les autres travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement ou d’entretien se voient appliquer une TVA à 10%.

Ces taux sont applicables au 1er janvier 2014. Néanmoins, le taux de 7 % reste applicable, pour les opérations ayant fait l’objet d’un devis daté accepté par les deux parties avant le 1er janvier 2014.

Le plan de rénovation énergétique est lancé

Le plan de rénovation énergétique de l’habitat est enfin lancé. Le gouvernement a dévoilé les quelques annonces qui devraient booster les travaux de rénovation. En voici les 2 principales :

– La principale mesure, déjà annoncée en début d’année, concerne une prime accordée aux ménages sous condition de ressources. « Les deux tiers » des Français y sont maintenant éligibles, selon le gouvernement, puisque les plafonds de ressource ont été revus à la hausse.

Une subvention de 1.350 euros sera ainsi proposée aux ménages dont les revenus ne dépassent pas 25.000 euros pour une personne seule, 35.000 euros pour un couple et 50.000 euros pour une famille avec deux enfants.

Cette prime est portée à 3.000 euros pour les ménages plus modestes (moins de 26.000 euros pour un couple, 35.000 euros s’il réside en Ile-de-France). Ces derniers sont aussi éligibles aux subventions de l’Anah, qui peuvent couvrir jusqu’à 50% des travaux.

Pour bénéficier de la prime, il faut justifier de la mise en œuvre de travaux relevant d’au moins deux des catégories suivantes :

  • isolation thermique de la totalité de la toiture ;
  • isolation thermique de la moitié au moins des murs donnant sur l’extérieur ;
  • isolation thermique de la moitié au moins des parois vitrées donnant sur l’extérieur ;
  • installation de chaudières à condensation, de chaudières à micro-cogénération gaz ou de pompes à chaleur autres que air/air ;
  • installation de chaudières ou d’équipements de chauffage ou de production d’eau chaude fonctionnant au bois ou autres biomasses ;
  • installation d’équipements de production d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable.

Ces aides viennent s’ajouter aux deux dispositifs existants sans condition de ressource, le crédit d’impôt développement durable (CIDD) et l’éco-prêt à taux zéro, dans la limite de 30.000 euros. Le CIDD et l’éco PTZ sont donc reconduits jusqu’à fin 2015, mais le CIDD sera dégressif en fonction des revenus, et les ménages les plus aisés devront faire des « travaux lourds », c’est à dire au moins 2 des opérations ci dessus, pour y avoir droit. Pour l’instant, pas plus d’information sur la dégressivité et les seuils de revenus.

– Les travaux de rénovation énergétique seront taxés à 5% en 2014, au lieu de passer à 10%. Cette TVA réduite portera sur tous les travaux de rénovation énergétique des logements et pas seulement sur l’isolation.

Plan d’urgence pour le bâtiment : des « mesure(tte)s » pour la rénovation énergétique

Comme prévu, c’est ce matin que François Hollande a annoncé quelques mesures pour relancer le bâtiment, dans le neuf et la rénovation.

Au final, ce ne sont que quelques mesurettes qui sont proposées pour la rénovation énergétique, à la mesure des moyens dont disposent les finances publiques. En voici les principales :

– Le guichet unique, annoncé depuis plusieurs mois : les démarches des particuliers souhaitant bénéficier d’aides pour rénover leur logement seront simplifiées, et le guichet unique sera créé l’été prochain pour orienter les ménages dans les méandres des différentes aides et éco-prêt.

– Le crédit d’impôt développement durable (CIDD), ainsi que l’éco-prêt à taux zéro pour les particuliers seront optimisés pour favoriser les rénovations lourdes.

– Une prime exceptionnelle de 1 350 euros pourra en outre être attribuée pendant 2 ans aux ménages qui rénovent, avec un plafond de revenus annuels de 35 000 euros pour un couple.

– Par ailleurs, les professionnels habilités devront être labellisés et des bouquets de travaux seront définis avec des prix maîtrisés, pour éviter les « effets d’aubaine ».

En revanche, pas de baisse de la TVA travaux de rénovation à 5%, comme on avait pu le croire ces derniers jours, ni annonce sur un mécanisme de financement privé, ni ambition sur les certificats d’énergie. On ne voit pas comment l’objectif de 380 000 logements privés rénovés pourra être atteint sans autre impulsion.

Attendons encore un peu pour connaître les modalités renforcées du CIDD et de l’éco-prêt.

Vers une obligation de travaux de rénovation énergétique des logements ?

Dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, un nouveau groupe de travail a été créé par Philippe Pelletier, président du plan Bâtiment durable, pour examiner la faisabilité et les éventuelles conditions de mise en oeuvre d’une obligation de rénovation énergétique dans le secteur résidentiel. Jacques Chanut, vice-président de la Fédération française du bâtiment (FFB), et à Raphaël Claustre, directeur du CLER (Réseau pour la transition énergétique), ont donc pour mission d’étudier « les différentes voies d’actions possibles dans les divers segments du parc résidentiel (maisons individuelles et logements collectifs, notamment). »

« Une attention spécifique sera portée aux ménages en situation de précarité énergétique », précise le plan Bâtiment durable dans un communiqué. Le rapport du groupe de travail est attendu pour la mi-juin 2013.

Conséquences possibles : des coûts de travaux qui flambent, des transactions (ventes / locations) de logements qui s’écroulent encore davantage. Les obligations sont des armes à double tranchant, attention aux conséquences non anticipées.

Par ailleurs, des rumeurs sur une possible baisse de la TVA de 7% à 5% pour les travaux de rénovation thermique se font entendre. Tout cela devrait être dévoilé par le Gouvernement à la fin mars, après plusieurs reports liés aux restrictions budgétaires demandées à tous les Ministères.

La hausse de la TVA travaux sera compensée par les énergéticiens en 2014

La mise en place du Pacte de Compétitivité du gouvernement va probablement s’accompagner d’une hausse de la TVA de 7% à 10% pour les travaux de rénovation à partir du 1er janvier 2014. En soi, c’est un mauvais signe adressé aux particuliers qui souhaitent améliorer la performance énergétique de leur logement, ou qui vont être obligés de s’y résoudre pour éviter les effets pervers du futur tarif progressif (si un jour cette usine à gaz voit le jour).

Faute de financement public, l’Etat va inévitablement et progressivement transférer les aides à la consommation telles que TVA réduite, crédit d’impôt, etc. vers les industriels. En effet, la troisième période des certificats d’économie d’énergie (CEE), qui doit justement débuter le 1er janvier 2014, s’annonce extrêmement exigeante pour les industriels fournisseurs et distributeurs d’énergie (les fameux « obligés »).

Rappelons que les obligés doivent sponsoriser des travaux d’économie d’énergie, en versant par exemple à un particulier jusqu’à 500 €TTC pour le changement d’une chaudière (voir le chapitre primes énergie). Faute d’atteindre un certain objectif de kWh économisés via leur programme CEE pour une période de 3 ans, l’industriel est mis à l’amende, et l’addition peut se compter en millions d’euros.

D’ores et déjà, les négociations pour la période 3 indiquent des objectifs multipliés par 2 au minimum par rapport à la période en cours (2010-2012), ce qui va renchérir mécaniquement les primes proposées. La hausse de 3 points de la TVA  sera donc largement compensée par l’augmentation des aides par les industriels !

Mais, gare à l’augmentation des prix de l’énergie ! Car, là où l’Etat peut compenser par un transfert des dépenses d’un secteur d’activité à un autre, les industriels n’auront eux pas d’autre choix que de répercuter ces nouvelles primes dans leur prix de vente.

En tout cas, on peut tout de suite oublier une revalorisation des crédits d’impôt de développement durable pour 2013.